Cizhong et Nujiang pays des Lisus

Cizhong et Nujiang pays des Lisus

CIZHONG

Cizhong est un petit village du nord Yunnan implanté sur la rive droite du fleuve Mékong à proximité du Tibet. Situé dans la région « des trois fleuves parallèles du Yunnan », cette région offre une multitude de groupes ethniques ainsi qu’une faune et une flore diverse et variée.

Ce site a été inscrit en 2003 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Entouré par de hautes montagnes, Cizhong est peuplé de plusieurs ethnies différentes : les Lisu, les Naxi, les tibétains. Dans cette région bouddhiste, environ 80% des habitants du village sont catholiques. Cela s’explique par la présence de missionnaires au siècle dernier dont il reste aujourd’hui encore un héritage culturel important avec l’église situé au cœur du village et les vignes implantées autour.

L’église de Cizhong

Ce village doit sa réputation à sa célèbre église catholique qui a été construite par des missionnaires français de la Société des missions étrangères de Paris en 1867 dans le village de Cigu (ou Tsekou) près de Cizhong. Elle fut ensuite détruite et incendiée durant la Révolte Tibétaine de 1905 pour être reconstruite au centre du village de Cizhong. Pendant sa reconstruction, un pavillon chinois a été rajouté au sommet du clocher et l’église de Cizhong est alors devenue le centre catholique du Yunnan. On peut trouver tout autour de celle-ci des vignes que les missionnaires français avaient plantés il y a 150 ans pour fabriquer le vin de messe. Malgré l’expulsion des missionnaires en 1950, le village n’a pas abandonné cette tradition et continue leur entretien. En 1987, l’église a été répertoriée comme un site culturel protégé.

Le monastère Feilaisi

Le monastère de Feilaisi qui se traduit littéralement comme « le temple qui vient en volant » se situe non loin de la plateforme de vue panoramique de la montagne Meili. Il ne comporte qu’un bâtiment mais les pèlerins tibétains y font leurs prières avant leur khora sur la montagne Meili.

NUJIANG

La préfecture autonome de Nujiang est le pays de la communauté Lisu qui est encore très ancrée dans ses traditions. Située à l’extrême nord-ouest du Yunnan, la vallée du Nujiang est peu fréquentée par les touristes car difficilement accessible en bus.

Le Nujiang est un fleuve passant par Chine et la Birmanie, son nom est devenu le Salouen en Birmanie. Le Mékong descend également du Nord vers le Sud, puis traverse la Birmanie, le Laos, la Thaïlande et le Vietnam pour terminer sa course en Mer de Chine. À l’Est se trouve le fleuve du Sable d’or, sa réunion avec de nombreuses rivières forme le Yangtzi, le plus long fleuve de Chine.

Le grand canyon du Nujiang est peuplé par 4 ethnies différentes (Lisu, Dulong, tibétains, Nu). Ils pratiquent plusieurs religions telles que le lamaïsme, l’animisme et le christianisme. Le soir, on peut se rendre à l’église catholique du petit village pour un spectacle de chants donné par des Lisu.

Dans ce canyon vivent plus de 25% de la faune et 50% de la flore de Chine. Une transition s’opère en effet ici: on passe progressivement de la végétation de la chaleur tropicale de la jungle birmane au climat tempéré du Yunnan.

De petits villages s’accrochent sur les rives abruptes du fleuve. Ils sont reliés à la route par d’impressionnants ponts suspendus ou par de simples câbles: les habitants s’équipent d’une corde passée autour de la taille ou d’un harnais et se lancent au dessus du vide pour atteindre l’autre rive.

Un voyage à Nujiang nous conduira également sur l’ancienne route du thé et des chevaux dont la réputation est du même ordre que celle de la célèbre route de la Soie. A l’époque des dynasties Tang (618-917) et Song (960-1279), des anciennes caravanes ont charrié les précieuses feuilles de thé sur les premiers itinéraires commerciaux entre le Yunnan et le Tibet.

Ayant des effets bénéfiques sur la digestion et sur l’élimination des graisses issues de nourriture trop riche, le thé du Yunnan devient indispensable à l’ensemble de la population tibétaine. Ils se rendaient dans le Yunnan et le Sichuan pour y échanger chevaux, bœufs, yacks et autres produits tibétains. Côté chinois, les chevaux tibétains sont nécessaires aux chinois Hans pour assurer la sécurité de l’Empire du Milieu dans ses guerres incessantes contre les envahisseurs du nord.

A partir du village Bingzhongluo une randonnée sur une ancienne route du thé et des chevaux invite le voyageur à la contemplation. La région de Cizhong et Nujiang étant exposée à la mousson, il est préférable de s’y rendre au printemps et à l’automne.