Le Panthéon des divinités du Yunnan en Chine

Le Panthéon des divinités du Yunnan à travers l’exemple du Temple de Shaxi.

Afin de faciliter la compréhension du panthéon des divinités présentes dans les divers temples du Yunnan, il convient d’apporter aux voyageurs quelques compléments d’information sur leurs origines et leur représentativité. Le temple de Shaxi est un modèle en la matière tant par la beauté de ses statues que par son implantation exceptionnelle.

On y retrouve les principales divinités vénérées et l’empreinte manifeste de leur origines tibétaine.

Songzi Guanyin, Déesse de la compassion, celle qui fait naître

Songzi Guanyin, Déesse de la compassion

Au-dessus de la cour principale se trouve le hall de la Déesse de la Compassion (Guan Yin). Dans ce sanctuaire, la Déesse Mère est représentée portant un bébé en référence à son nom complet « Songzi Guanyin » (la Guan Yin qui apporte les enfants au monde). Le nom de Guan Yin est un raccourci pour Guanshiyin, qui signifie « qui perçoit les lamentations du Monde ». C’est aussi la traduction Chinoise du nom Sanscrit Avalokitesvara, la bodhisattva Indienne de la sagesse et de la compassion, sauveuse indéfectible de tous les êtres vivants.

Guanyin est vénérée dans la majeure partie de la population Chinoise en raison de son amour inconditionnel, de sa compassion et de sa clémence. Dans le Bouddhisme Chinois, elle est la mère des déesses, la grande protectrice des faibles, des malades et surtout des enfants et des bébés. Par association elle est aussi considérée comme la déesse de la fertilité à même d’accorder l’enfantement. Dans le Taoïsme elle est vénérée comme Songzi Niang Niang, la vierge qui apporte les enfants. Une ancienne croyance chinoise veut qu’une femme souhaitant avoir un enfant offre une chaussure à un temple de la Guanyin. Parfois une chaussure empruntée est utilisée en offrande. Une fois l’enfant né, elle est restituée à son propriétaire accompagnée en guise de remerciement d’une nouvelle paire.

Buddha Sakyamuni

Buddha Sakyamuni

Le principal sanctuaire du temple supérieur célèbre la contemplation de l’ascension du Bouddha vers la Terre de pureté. Son geste de la main ou mudra appelle sur terre à contempler l’illumination de Sakyamuni à Bodh Gaya. Ici, le Bouddha assis sur un trône de lotus est représenté dans Bhumisparsha Mudra où sa main droite tend en direction du sol, paume vers l’intérieur. Il est accompagné de deux sages disciples. Des représentations similaires peuvent être vues aux grottes du Temple Fahua de An Ning près de Kunming, au Temple Baoshan ainsi qu’aux Grottes Shibaoshan à Shaxi.

Laozi et Confucius

Laozi et Confucius

À gauche du Bouddha se trouve une représentation de Lao Zi (老子), le fondateur de l’école taoïste. Il tient dans sa main la poussière de l’impermanence, symbolisant le cycle de la vie et de la mort. Assis à la droite de Laozi, à califourchon sur un hippopotame tacheté, se trouve Confucius (孔子). Il est honoré pour avoir apporté l’alphabétisation culturelle au peuple chinois, l’humanisme et un système d’analectes sociaux établissant un paradigme éthique sur lequel la société chinoise repose encore.

L’Empereur de Jade

L'Empereur de Jade

Selon une interprétation de la mythologie taoïste Yù Huáng ou Yù Dì dans la culture populaire chinoise est le souverain du ciel et de tous les domaines de l’existence en-dessous y compris celui de l’homme et de l’Enfer. Il est en Chine au panthéon des dieux l’un des plus importants. Dans le taoïsme moderne, l’Empereur de Jade régit tout le royaume des mortels mais se situe néanmoins en dessous des « Trois Purs ». Le culte de l’Empereur de Jade remonte au 4e siècle, mais c’est au 9e siècle qu’il prend toute son importance lorsque il fut adopté en tant que divinité tutélaire protectrice de la famille impériale. On considère que l’anniversaire de l’Empereur de Jade à lieu le neuvième jour du premier mois lunaire. Les temples taoïstes tiennent alors un rituel pour l’Empereur de Jade (Bai Tian Kong, littéralement « le culte du ciel ») lors duquel prêtres et laïcs se prosternent, brûlent de l’encens et font des offrandes alimentaires.

Ici, l’Empereur de Jade réside au sommet du bâtiment de Sakyamuni dans un petit sanctuaire séparé et seulement accessible via un étroit escalier de bois. Les anciens ne permettent pas aux jeunes et aux femmes de monter ces escaliers. L’histoire de ce bâtiment de l’Empereur de Jade est contée en détails dans une stèle historique gravée présente dans le temple.

Le Dieu de la prospérité

Le Dieu de la prospérité

Cai Shen qui signifie littéralement « Dieu de la richesse » est le dieu de la prospérité chinoise du taoïsme religieux et dans la religion populaire. À l’origine Cai Shen était considéré comme un héros du folklore chinois qui fut plus tard divinisé et vénéré par ses adeptes et admirateurs locaux. Ultérieurement, le taoïsme et le bouddhisme de la Terre Pure sont également venus à le considérer et à le vénérer comme un immortel. Il est réputé être doué de divers pouvoirs magiques, tels que la conjuration du tonnerre et de la foudre ou encore de l’assurance du profit dans les transactions commerciales.

En tant que personnage historique, il est identifié comme Zhao Xuan Tan, « Zhao général de la Terrasse Sombre », de la dynastie Qin. On dit qu’il a atteint l’illumination au sommet d’une montagne. Il aurait également aidé Zhang Ling Dao dans sa recherche de l’élixir de longévité. Cai-Shen est représenté monté sur un tigre noir. Sa tête est ornée d’un casque de fer et il détient une arme capable de transformer la pierre et le fer en or. Il porte dans son autre main un lingot d’or, symbolisant la richesse.

Le nom de Cai Shen est souvent invoqué durant les célébrations du Nouvel An chinois et lors des festivals du temple.

Le Dieu du grain

Le Dieu du grain

Le dieu des semences est hautement vénéré parmi les populations paysannes. Il protège non seulement le grain mais aussi tous les légumes et de façon général toutes les sources de nourriture non-animales, fruits inclus, ainsi que les plantes d’eau et les plantes terrestres. Le dieu du grain ne protège pas seulement toutes ces variétés de ressources contre les maladies, les pestes et les catastrophes naturelles mais fait aussi en sorte que les paysans bénéficient de récoltes abondantes avec suffisamment de surplus pour alimenter les stocks en hiver.

Le Dieu du grand ciel noir (Mahakala en Sanscrit)

Le Dieu du grand ciel noir (Mahakala en Sanscrit)

Mahakala est une divinité protectrice largement présente dans le Bouddhisme Tibétain. C’est une manifestation du dieu Indou Shiva, le dieu du temps et du temps au-delà de la mort. Les représentations de Mahakala ont souvent deux caractéristiques notables : Tout d’abord, cette divinité est typiquement présentée avec une peau colorée et très sombre parfois tendant vers le noir, symbolisant l’absorption et dissolution dans la réalité absolue des noms et des formes de l’existant. Mahakala est souvent représenté avec de nombreux bras. Une deuxième caractéristique identificatrice est la couronne de cinq cranes, qui représente les cinq afflictions négatives qui sont transformées en cinq visions de la sagesse. Dans le Bouddhisme Tibétain, il est considéré comme le principal protecteur de l’enseignement du Bouddhisme, comme un dieu de la médecine, de la prospérité et enfin comme une manifestation de la mort. Mahakala est un des dieux protecteurs les plus populaires chez les habitants des villages du Nord-Ouest du Yunnan (il y est souvent connu sous le nom de Benzu).

La Terre mère (Parvati en Sanskrit)

La Terre mère (Parvati en Sanskrit)

La déesse de toutes les terres et de tous les pouvoirs, elle s’occupe de maintenir l’équilibre entre les énergies Ying et Yang. Elle est aussi vénérée comme déesse des récoltes. Parvati est la femme de Shiva et elle est souvent représentée à califourchon ou chevauchant un tigre.

Le Panthéon des divinités du Yunnan en Chine

Bodhidharma

Bodhidharma

Le premier maître du bouddhisme Zen en Chine. Moine bouddhiste, il grandit dans le sud de l’Inde au 5ème siècle, voyagea par la mer jusqu’en Chine et plus tard traversa la majestueuse rivière Yangtze pour introduire la pratique du Bouddhisme en Chine. Une de ses célèbres sentences est : « Le zen va droit au cœur. Vois ta véritable nature et deviens Bouddha ».

Les 18 Arhats

Les 18 Arhats

Il s’agit des premiers disciples et suiveurs originels du Bouddha qui atteignirent le Nirvana et se libérèrent des désirs matériels du monde terrestre. Ils sont chargés de protéger la foi et d’attendre la venue sur terre du « Maitreya » (le futur Bouddha). Ils sont représentés dans des poses, environnements et avec des éléments variés, caractérisant leurs exploits légendaires et leur magie spirituelle.